Les CRS égyptiens avaient été formés par MAM et Hortefeux

Publié le par Milton Dassier

Hortefeux et MAM forment les CRS égyptiens en décembre 2010: un mois après, cent morts!

 

La situation en Egypte n'en finit plus de se dégrader. Une véritable révolution est en marche. A la différence de la Tunisie, les enjeux géopolitiques sont tels que le peuple égyptien risque de payer très cher son soulèvement. Alors encourageons-le à tenir.

 

L'Egypte, ce n'est pas seulement le pays des pyramides et l'un des grands berceaux des civilisations, c'est aussi le pays qui abrite le canal de Suez et sa fontière commune avec Israël et la Bande de Gaza en fait un pays clé pour les occidentaux. Si le canal de Suez n'était plus contrôlé par l'occident à travers un président égyptien docile, c'en serait fini du commerce international !

 

Les américains sont à la manoeuvre dans la révolution égyptienne. Certes, ils verraient bien Moubarak dégager mais pour eux la stabilité n'a pas de prix. Un gouvernement hostile aux occidentaux est inacceptable. L'arrivée de Souleiman pour prendre la place de Moubarak dans un laps de temps indéfini est certainement l'idée qui a eu leur agrément à moins qu'elle ne vienne d'eux!

 

Et la France dans tout ça?

 

La politique étrangère française est encore plus à la peine avec l'Egypte. Depuis l'arrivée de Sarkozy et des néoconservateurs français au pouvoir,  elle avait décidé que Moubarak tout comme Ben Ali était immortel tant les choses paraissaient acquises. Après tout, pour la diplomatie française, Moubarak jouait le jeu avec Israël, était un fidèle ami des Etats-Unis et de l'occident, tenait son pays face aux islamistes et ouvrait en grand ses portes aux tours operators français.

 

Moubarak paraissait si immortel et indéboulonnable que pour la France, son maintien au pouvoir passait par une aide technique. La France, ce pays généreux, amoureux de la liberté et soucieux de l'épanouissement des peuple, avait participé à la formation des policiers égyptiens chargés de contenir les foules et de réprimer les manifestations. Cela se passait en décembre 2010, il y a tout juste six semaines!

 

Vous imaginez la formation. 1er jour : " du bon usage de ma matraque" - 2ème jour:  "dégommer des manifestants au  flash-ball ". 3ème jour: "combat de rue"  4ème jour :"déontologie du passage à tabac" ....etc.

 

On comprend donc pourquoi, Michel Alliot-Marie a proposé à la Tunisie l'aide de la France en matière de maintien de l'ordre. Voilà l'histoire. En décembre, elle passe ses vacances de Noël en Tunisie avec les petits privilèges dus à son rang et son amitié pour Ben Ali. Elle est hébergée dans une suite de l'hôtel Phenicia de Hammamet à 10.000€ la semaine.

 

 

Tout se passe si bien qu'elle est la première surprise d'apprendre que le peuple tunisien se révolte. Alors l'ancienne ministre de l'intérieur qu'elle est, se rappelle que la France propose des formations sur le plan policier, que les égyptiens sont contents de leur stage de décembre en France.

 

A l'assemblée nationale, elle minimise les évènements en affirmant que la France va aider le peuple la police tunisienne grâce à son savoir-faire. C'est terrible d'apprendre ça.

 

 

Eh oui! Aujourd'hui, l'un des grands savoir-faire de la France, c'est la répression policière. Jusqu'ici, je croyais que c'était la haute-couture, le vin, la gastronomie, la plongée sous-marine, le nucléaire et le TGV!

 

Hortefeux aussi ne doit pas trop savoir où se mettre. A la demande de MAM, il forme les "CRS" égyptiens. Application pratique in vivo sur place au Caire, à Suez et ailleurs en Egypte: cent morts juqu'à aujourd'hui.

 

 

sources: Rue 89, Le Post , Le Canard Enchaîné,

Publié dans international

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