Philippe Val futur patron de France-Inter: une nomination au mérite?

Publié le par Milton Dassier

Ahlalala! Ces intellectuels de la gauche française moderne si responsables, progressistes et démocrates! Des génies que tant de pays nous envient! Après moults commentaires sur les télés, tant de chroniques, tant de blocs-notes, les voilà honorés à travers un homme qui les représente si bien. De quoi satisfaire un président de la république à la fois inquiet et revigoré. Inquiet à cause des mouvements sociaux qui poussent comme des boutons d’acné un peu partout sur le territoire. Il faut dire qu’à force de brimer des syndicats estimés trop puissants, le voilà avec des collectifs et des coordinations qui bloquent des routes et séquestrent patrons et dirigeants d’entreprise.

 

Revigoré pourtant sur le plan international notre président; le G20 a accouché d’une souris mais elle paraît si extraordinairement grosse pour un Sarkozy habitué à tout voir de très bas. Au ras des pâqueterres oui, mais pas sur le bas-côté!

Alors, pour se préserver, il faut continuer le travail de sape de la gauche intello en lui offrant des postes honorifiques et des distinctions. Machiavel ne disait pas autrement dans « Le Prince ». Un prince doit préserver son pouvoir mais œuvrer pour la gloire. L’un ne va pas sans l’autre.

 

Préserver son pouvoir, le renforcer même en utilisant la répression, en montrant sa force pour faire taire ceux qui voudraient le voir partir. Et en même temps, se montrer généreux en honorant ses ennemis, nouer des relations d’estime et flatter leur ego en leur donnant des pouvoirs qui les obligeront. Des pouvoirs qui pourraient leur être retirés si jamais ils se montraient ingrats..

 

C’est bien là tout le dilemme de la nomination de Philippe Val à la tête de France-Inter. Celui-ci était déjà bien en cours chez BHL, adoubé et labellisé gauche inoffensive, donc pas de risque d'offense juste la critique normale entre convives convenables d'un dîner animé mais sans excès vocaux. Finalement, le piège est évident mais sans doute lui a-t-on assuré qu’il aurait les coudées franches, ce qui veut dire implicitement : à condition de rester dans les limites du convenable. Et puis refuser, ce serait dangereux ! Avoir plus de couilles que le prince, ce serait un crime de baise-majesté!

 

Voilà comment peu à peu, on fabrique une pensée formatée accessible à tous. Non pas un alignement au cordeau sur les idées morales d’un dictateur mais un espace de liberté aux limites acceptées de la majorité : de l’impertinence, de la dérision, de la critique mais surtout, rien qui ne ressemble à une remise en cause de fond. France-Inter a une réputation d’impertinence avec ses Daniel Mermet, ses Stéphane Guillon. Un Philippe Val à la direction apparaîtrait donc comme une garantie d’indépendance pour ces gens. Pourtant, la mésaventure de Siné nous montre qu’une affiche attrayante n’engage en rien sur la qualité d’un spectacle. La tolérance de Philippe Val n’est qu’un masque cachant la rigidité d’esprit d’un procureur.

 

Pour la Sarkozie, Philippe Val est parfait dans ce rôle. En tant que locomotive d’opinion ou agent d’influence, il a imposé des frontières dans la critique au-delà desquelles, on s’expose à être vu comme un être antisocial. Antiraciste de salon, libertaire agréé, démocrate à l’américaine, pourfendeur des intégrismes religieux, il frôle la paranoïa grandiloquente quand il s’agit d’examiner le comportement de certains à la loupe de la lutte contre l’antisémitisme et l’islamisme mais  se montre bien plus timide envers ceux qui tirent les ficelles du monde.

 

Il faut avouer que sans fil, un pantin n’est plus bon qu’à figurer dans un coffre de vieilleries qu’on oubliera dans une cave ou grenier.

Publié dans opinions

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E
Rebonsoir...<br /> Sur ces médias du service dit "pudique" ou d'état...<br /> Même la publicité était moins pornographique... Alors SVP remettez là... (Sic) ce sera moins pire...<br /> Kenavo...
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E
Bonsoir,<br /> Heureusement il nous reste la toile... Un alibi de plus qui n'en est plus un... Un pantin de plus effectivement, une illusion, un vendu, un média qui se délite, des journalistes sans identités véritables si ce n'est celle de cireurs de pompes du pouvoir... Restez entre vous messieurs et mesdames, la redevance ne vous appartient plus... Quelle escroquerie... Enfin, Charlie n'était même plus un hebdo, juste une forfaiture, un torchon... Bonne vaisselle...<br /> Kenavo
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