Loi Dati : La peine de mort ressuscitée

Publié le par Milton Dassier

undefinedLe projet de loi de Rachida Dati sur la rétention de sûreté a été définitivement adopté ce matin.
 
Cette loi permettra l’enfermement à vie des criminels jugés dangereux susceptibles de récidiver.
 
Il concerne tous les auteurs de crimes contre des mineurs et contre des majeurs à circonstances aggravantes.
 
L’enfermement sera décidé par une commission de trois juges assistés d’experts (psychiatres, criminologues ..etc) qui se réunira chaque année pour juger de la reconduction de l’internement. Les détenus pourront suivre des soins et des thérapies.
 
La loi sera appliquée rétroactivement aux criminels concernés déjà détenus.
 
Il s’agit bien d’une peine de mort à petit feu car il ne faut pas se faire d’illusion, à partir du moment où une probabilité de récidive existera, la commission ne prendra pas le risque de relâcher les détenus. Et comme cette probabilité ne sera jamais nulle - qui prendrait la responsabilité d’en avoir la certitude ? – jamais aucun détenu ne sera libéré avant un âge où la vie est dominée par l’impotence, la maladie ou la mort toute proche.
 
On le voit bien, ceux qui ont écrit ce projet de loi sont d’anciens partisans de la peine de mort qui se sont creusé les méninges pour pondre une loi contre laquelle les arguments de barbarie, de risque d’erreur judiciaire irréparable et de viabilité morale n’auraient pas prise.
 
Ils parlent du respect des victimes et de leur famille. Pourtant, le projet de loi n’indique pas quoi que ce soit à leur sujet. Par exemple, rien sur la prise en charge des frais de psychothérapie dont elles pourraient avoir besoin pour faire leur deuil et remonter la pente !
 
On nous dira avec conviction que la sécurité et la protection des gens bien méritent bien cela et que le fait qu’une commission réexamine les choses chaque année évite le risque d’erreur. Pourtant, il faut voir qu’avec cette loi, l’auteur d’un crime de sang grave qui aurait pu trouver son salut pendant sa longue peine de prison se retrouvera candidat à la rétention de sûreté juste parce qu’en l’état actuel des prisons, il lui aura été impossible de faire ce travail sur lui-même et d’être suivi comme il faut. Tout le monde le dit, les prisons françaises actuelles rendent fou et sont facteurs de suicide, de pathologie mentale et donc de récidive…
 
Il vaut encore mieux se suicider !
 
CQFD

Publié dans politique

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