Sarkozy et ses lubies mémorielles « civilisatrices »

Publié le par Milton Dassier

undefinedDécidément, Nicolas Sarkozy est un sujet inépuisable pour les blogueurs. Il suffit de le suivre, de l’écouter et pof ! Vous avez un sujet pour votre blog.
Et cette fois, il y a beaucoup à dire.
 
Après le fiasco autour de la lettre de Guy Moquet, nous voilà encore avec un devoir de mémoire sur le mode compassionnel imposé à nos enfants, aux enfants de France.
Chaque enfant de CM2 se verra confier la mémoire et le nom d’un enfant français victime de la Shoah.
Chaque enfant qu’il soit de Marseille, de Vierzon, de Fort de France ou de Papeete !
 
Ce que je regrette, c’est cette tendance à ne se souvenir que des victimes. Guy Moquet n’était pas un combattant mais une victime, les enfants de la shoah étaient des victimes. Quel est le but ? Faire peur aux enfants en leur disant que la société, la politique, l’état, la police de France n’ont pas  été capables de protéger les enfants de France, pays « civilisé ». Et si un enfant de CM2 s’interroge sur le fait que la shoah s’est déroulée en Europe et nulle part ailleurs ?
 
 
 
Un enfant raisonne avec un cerveau et un cœur d’enfant, c'est-à-dire beaucoup dans le concret et dans la sensibilité. Rares sont ceux qui savent que les « méchants » d’un jour deviennent les « gentils » du lendemain et vice-versa. On va donc lui confier de façon abstraite l’âme d’un enfant disparu. L’un de ces six millions de fantômes qui hantent le cerveau de générations de dirigeants politiques européens se culpabilisant d’avoir été élus aux mêmes fonctions politiques que ceux qui ont fait et laissé faire ces crimes abominables. Car, ce sont bien Lebrun, Daladier, Reynaud et mille parlementaires français qui ont laissé le pouvoir à Pétain et Laval. Ceux-la même qui ont laissé faire Hitler….
 
Cet enfant de CM2, on va lui demander de s’identifier à un enfant victime de la haine en plus de Guy Moquet, un jeune homme à peine moins naïf et victime lui aussi. On va glorifier des innocents chez des enfants alors qu’à l’adolescence, quelques années après, les mêmes s’identifient presque toujours  à un homme révolté et debout en train de combattre pour la justice ou par amour pour son pays ou des idées, un homme qui gagne toujours à la fin du film ou se sacrifie en héros les armes à la main.
 
Et Serge Klarsfeld de se congratuler en affirmant que cela est bon car « il s’agit d’armer les enfants contre les idéologies extrêmes ». Mais lesquelles ? Les idéologies ne sauraient se résumer au communisme et au nazisme. Posons la question à Serge Klarsfeld : le fascisme est-il extrême ? Et le capitalisme sauvage qui justifie de nouvelles formes d’esclavage est-il extrême ? Et le sionisme dont on voit les abus au Proche-orient, contient-il quelque chose d’extrême ? Et le wahabisme des dirigeants saoudien, amis de l’occident, extrême ou non ?
 
Et celui qui juge ce qui est extrême et ce qui ne l’est pas n’a-t-il pas forcément une idéologie de référence avec un certain degré d’extrémisme ?
 
Comme disait Prévert : le monde mental ment monumentalement.

Publié dans politique

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article