Notre seigneur de la guerre: Nicolas Sarkozy
Sarkozy a, une fois de plus, déclaré la guerre à la délinquance et à la criminalité.
C'est à se demander s'il en a gagné une en huit ans.
C'est révélateur d'un système. Il déclare la guerrre, on s'attend alors à ce qu'il existe une armée.
Ah oui! La police.
Comment gagner cette guerre alors? Quelle stratégie?
D'abord identifier l'ennemi. Et il y a plusieurs fronts.
Un premier front: les roms et les gens du voyage, la tribu des manouches et de Django Rheinart, les gitans quoi!
Dans l'esprit de Sarkozy, les gitans , c'est comme une tribu. Bachelot nous a fait le coup en parlant des aztèques comme d'une tribu de l'Uruguay!
C'est ce que la fameuse commission sur les comportements de certains roms et gens du voyages s'apprête à faire. Il y avait le communautarisme, voici un nouveau mal: le tribalisme.. A définir comme le communautarisme des sauvages. Des gitans saccagent une gendarmerie et une mairie, ce sont des sauvages. Des paysans saccagent une préfecture et une chambre d'agriculture, ce sont des paysans en colère... Question de nuance!
Les roms sont des étrangers: ils seront expulsés.
Les gens du voyage sont français et ils ont moins de droits que leurs autres concitoyens : obligation d'un carnet spécial à faire viser une fois par an dans une gendarmerie ou un commissariat.
Pas grave, la guerre contre les gens du voyage et les roms s'annonce facile. Expulsion pour les uns, encore des vexations pour les autres. C'est ça la guerre façon Sarkozy.
Peu de réactions outrées et indignées pour cette façon d'ethniciser un problème. Imagine-t-on Sarkozy ayant créé une commission sur les comportements de certains juifs après la mort sur Saïd Bourrache, le vigile du magasin de bricolage du canal de l'Ourq? On aurait eu droit à un véritable scandale, à un déferlement médiatique du CRIF, des associations et de tous les partis politiques, UMP comprise!
Deuxième front: les cités des banlieues.
Les préfets se font remplacer par des policiers. Tant pis si ces préfets avaient fait du bon boulot pour l'intérêt général. Il me semble qu'à Grenoble, personne ne se plaignait du préfet et que le département était bien tenu.
Le nombre de policiers sur place ne sera pas augmenté, on fera plus de patrouilles de CRS et on sortira l'artillerie lourde dés qu'il y aura un incident : hélicoptères, brigades d'intervention, GIPN. On ne va pas mener une guerre, on veut faire peur. Il y aura quelques trafiquants arrêtés, on médiatisera à outrance car cette guerre est ingagnable sans s'attaquer aux causes profondes.
Le but de Sarkozy: donner l'impression qu'il agit énergiquement et ainsi diminuer le sentiment d'insécurité de ceux qui ne vivent pas dans ces cités mais ressentent la peur quand ils sortent, font leur courses, ferment leurs volets la nuit. L'électorat des personnes âgées, celui qui peut faire la différence en 2012...
Tout est dit. La politique depuis 2007: Sarkozy et son gouvernement veulent "donner une bonne impression". Et c'est inhérent à leur milieu de personnes bien élevées. Faire bonne impression. Une obsession pour ceux qui veulent arriver à leurs fins auprès d'un public ciblé.
Et ainsi on ne parle pas d'idéologie, trop compliqué.
Mais avec les gaffes, les déclarations de certains, les révélations. On a tout compris. La guerre est l'instrument de la domination. Alors parlons-en.
L'idéologie de Sarkozy, c'est la domination. Pour lui, la société se divise en trois parties : les dominés, les dominants et ceux qui aspirent à le devenir. A l'intérieur, la sélection naturelle redistribue un peu les cartes. Un darwinisme social soft. L'égalité, on n'y croit pas, on pense même que c'est néfaste mais en l'affirmant comme une valeur essentielle, le populo verse une larme, alors, on ne la remet pas en cause dans les discours.
L'élitisme à l'américaine teinté de traditions aristocratiques françaises, voilà le fin du fin pour ces nantis!
Cette élite a décidé depuis la chute du Mur de Berlin, que la France avait un peu trop marché dans les pas du socialisme. Pour ces oligarques à l'aise, la sécurité sociale, le droit du travail, les services publics, le syndicalisme, les services sociaux, le logement social, c'est trop socialiste, c'est compliqué à gérer et ça coûte cher. Cela oblige à avoir de nombreux fonctionnaires alors on supprimera des postes dans la fonction publique.
Dés qu'on dépasse les actions de charité et d'aide envers celui qui est dans la merde, c'est du socialisme. Voilà leur raisonnement idéologique.
Autre motif de domination: l'évolution démographique. La jeunesse de France est de plus en plus métisse et multiculturelle.
La dernière période de plein emploi en France, c'était il y a 40 ans. Le pays a appris à vivre avec une partie de sa population au chômage sur plusieurs générations, aux différents déficits financiers, s'est ajouté une volonté politique pour qu'existe toujours un déficit de l'emploi. Ainsi, on met les gens en concurrence, ainsi on limite les augmentations de salaires et les revendications pour le progrès social. Les riches actionnaires peuvent toucher plus de dividendes et financer la carrière de leurs amis d'enfance, amis de bonne fortune: les hommes politiques.
Ceux de droite le plus souvent. Normal l'argent des riches va aux amis des riches.
Le riche ne reconnait plus ses manants. Avant, résignés mais souriants, ils disaient "bonjour" et surtout "merci".
Aujourd'hui, ils disent avec audace : "Casse-toi! Pauvre con!"
Alors, vexé d'avoir été traité de pauvre, le riche aimerait leur couper les vivres et les mettre à l'index voire plus.
Sarkozy leur dit: "Je vais m'occuper de cette racaille, je vais leur faire une guerre sans merci".