Des régions d’outre-mer privées de débat sur l’identité nationale

Publié le par Milton Dassier

Je suis allé faire un tour sur le site web du débat sur l’identité nationale.

Un site presque en sommeil. Plus rien ne s’y passe ou presque. Une contribution par ci par là.

Tout semble s’arrêter juste après les élections régionales.

Eric Besson annonce des choses mais sans grande conviction : les lundis républicains où des personnalités viennent parler d’un thème vaguement en rapport avec l’identité nationale.

Il faut bien dépenser ce qui reste de budget.

 

Les débats locaux sont terminés. Rien de prévu pour les prochaines semaines.

 

Je regarde pour l’outre-mer. C’est quand même une partie non négligeable de la république et de l’identité française. Je cherche. Ah oui La Réunion, et puis...

 

Chers amis, vous allez rire mais, si on en croit le site web. Il n’y a pas eu de débat public organisé en Corse, en Martinique, en Guadeloupe et en Guyane.  J'ai vérifié sur les sites des préfectures: Rien ! Enfin presque! Pour la Corse, on a fait dans la prudence. Un site web spécifique, mis en place tardivement le 18 décembre 2009, puis interrompu dés février 2010. Une réunion mais entre universitaires...

 

Pour l’outre-mer, seules La Réunion, Saint-Martin et Saint-Barthélémy ont eu cette chance au mois de décembre 2009.

 

 

Pourtant, si j'adopte le même ton bienveillant que le ministre Eric Besson sur la nécessité essentielle de ce débat pour la cohésion nationale dans une république qui change et se cherche, l’outre-mer constitue un laboratoire identitaire particulièrement intéressant. Une très grande diversité d'origine et de cultures, les métissages, des cohabitations religieuses réussies, une expérience singulière du vivre ensemble en sont les premiers exemples.  Un amérindien de Guyane vit sa citoyenneté française de façon fort différente que celle d’un habitant de Vesoul ou de Goussainville. Sa contribution aurait pu éclairer ceux de métropole qui ne savent même pas qu’il existe en tant que français.

 

Peut-être a-t-on eu peur que les habitants de ce qui reste de l’empire colonial français se mette à parler trop librement de code noir, d’esclavage, d’indigénat, de ségrégation tout en soulignant leur pleine et entière adhésion aux valeurs de la république puisqu’elles leur garantissent enfin, après des décennies de mensonges, liberté, égalité, fraternité...

 

Si vous n’étiez pas encore convaincu que ce débat était une gigantesque et coûteuse opération de clientélisme électoral…

Publié dans anticolonialisme

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