Une allocution catastrophique : L'outre-mer a fait plier Sarkozy
L'allocution du Président de la république hier soir n'a pas été un grand numéro de communication politique.
Au final, le Président a donné raison aux LKP et aux populations des régions d'outre-mer et a annoncé des mesures défendues, négociées et acquises depuis deux semaines comme émanant de l'état. Il y a ajouté des mesures d'investissements et de contrôle ainsi que les fameux états-généraux de l'outre-mer.
On comprend d'une certaine façon la frustration des collectifs en Guadeloupe et Martinique puisqu'à aucun moment, ils ne sont cités. Cela n'enlève rien à leur victoire puisqu'elle est totale...
Même les élus ont été oubliés, pas cités une seule fois. Mépris du Président de la République?
Alors que les département d'outre-mer sont à la fois départements et régions, pas une fois le mot "région" n'est prononcé.
A l'entendre et à le voir, on constate que le Président lit un discours destiné à rassurer la population mais sa communication infraverbale semble plutôt dire qu'il se serait bien passé de tous ces problèmes... Bien qu'il se déclare solidaire et souhaite faire évoluer la situation de la France d'outre-mer dans un sens favorable, dans un sens de rapprochement, rien dans son attitude ou le ton de sa voix n'invite à la convivialité ou à la fraternité. Pas un sourire, pas un regard d'espoir, pas une parole où perce un peu d'émotion ou d'affection.
Derrière les mots, on le sent un peu abattu, fatigué peut-être même agacé se rendant compte qu'il est fragilisé.
Et puis, il y a ce lapsus, vers la fin de l'allocution, à 7mn42s quand Sarkozy parle de territoire au lieu de département ou région : "Chaque territoire doit se réapproprier son destin..". On y sent comme un rabaissement des départements-régions d'outre-mer au niveau de territoires avec moins de droits et dont la voix ne compterait plus autant. Inconsciemment, Sarkozy ne voit pas ces "territoires" comme égaux aux régions et départements de métropole..
Vis-à-vis des régions d'outre-mer, l'attitude de Sarkozy consiste en des actes manqués depuis plusieurs années, un flou artistique autour de leur statut comme si le Président les voyaient encore intérieurement comme des colonies, une relation tumultueuse entretenue par un mépris réciproque.
En fait, hier soir, Sarkozy faisait la gueule car, finalement, j'espère que vous avez compris, Sarkozy a plié, Sarkozy a cédé, Sarkozy l'a eu dans l'os.
C'est d'autant plus humiliant que ce n'est pas les syndicats nationaux comme la CGT ou la CFDT ou encore, la gauche parlementaire qui ont réussi cela, même pas l'extrème-gauche nationale. C'est un mouvement populaire, consensuel animé par des organisations locales dont certaines proches de l'extrême-gauche et des altermondialistes qui ont fait cet exploit.
Des syndicats locaux autonomes des grandes centrales parisiennes, des associations de consommateurs, des associations écologistes et altermondialistes, des syndicats de petits patrons, voilà de quoi sont composés les collectifs qui viennent de faire plier Sarkozy..
Vous avez donc bien compris que, le Président n'était pas dans ses petits souliers et voilà pourquoi il avait choisi que seul RFO diffuse son allocution...