Une société sous scanner, karcher et taser
J’ai l’impression qu’on nous ment une fois encore.
Un peu comme si la réussite d’un mensonge était devenu le but ultime de toute communication.
Il y a des tas de façons de mentir mais, la tendance du début de ce siècle, c’est le mensonge qui met en avant les qualités et rend les défauts opaques, presque invisibles. Presque car en cas de contestation, il restera au menteur expert l’argument de la bonne foi ou de l’erreur puisque l’opacité ne veut pas dire gommage total.
Procédé courant dans le marketing et la publicité. On insiste sur les promotions pour faire croire qu’on a baissé les prix en général alors qu’en réalité, les promotions sont rares et difficiles à trouver dans les rayons, rendant impossible la quête de prix « sacrifiés » lorsqu’on fait ses courses.
En fait, pour un prix sacrifié, mille acheteurs crucifiés !
Alors, dans ces conditions, on nous sert des mensonges en matière de sécurité que beaucoup finissent par croire comme vrais à force de déclarations, de plans com’, d’interprétations et de commentaires favorables.
Derniers en date : le scanner au contrôle des aéroports. Un scanner qui déshabille et révèle la nudité de tout un chacun. Il parait que Michèle Alliot-Marie adore et en redemande la coquine !
Quand je pense qu’on ose nous parler d’atteinte à la vie privée pour une poupée en carton à l’effigie du président de la république.
Justement, parlons-en. On veut nous mettre à nu à coup de rayons magnétiques en nous faisant passer sous un portique comme du bétail mais c’est Sarkozy, on nous l’affirme, qui subit une atteinte à la vie privée juste à travers une poupée en carton, c’est Sarkozy qui porte plainte, c’est Sarkozy qui déclarera qu’il en allait de son honneur. Mais notre honneur, notre dignité d’êtres humains, rien à battre !
Et puis, il y a le taser et une polémique qui ne devrait pas avoir lieu. Bien sûr qu’il faut l’interdire, le laisser entre les mains de policiers qui en useront et en abuseront est une idiotie.
Le taser, ça ressemble à un pistolet d’enfant. Dans les mains de policiers pas très rieurs, c’est une arme destinée aux enfants pas sages et aux sauvages de l’intérieur.
Il est vrai que certains d’entre eux sont fascinés par les effets de l’électricité sur le comportement humain. Le plus drôle est que les syndicats de policiers pourraient se servir de l’argument Zied et Bouna, style : « si on avait eu le taser, ils seraient sûrement encore et vivants, on les auraient « karchérisés tasérisés » avant qu’ils n’entrent dans le transformateur et se voient mourir d’électrocution ». Mais étrangement, cet argument n’est jamais avancé. Et puis ça porterait atteinte à la vie privée du ministre de l’intérieur de l’époque qui avait plutôt approuvé, en tous cas pas désavoué, ni ne s’était indigné de la fin tragique de deux gosses.
Le taser, le portique au scanner qui vous met à poil, ça ressemble à s’y méprendre à un simulacre d’abattage de bétail marqué et tracé grâce à ses différents numéros de passeport, de carte bancaire, de numéro de sécurité sociale. Cette déshumanisation nous conduira au chaos, d’abord à travers des actes isolés de désespoir puis de militantisme avant de gagner tout le monde. Cela commence par des suicides en prison ou après une garde-à-vue. Je vous laisse imaginer la même chose à l’échelle d’un pays où les caméras de surveillance poussent comme des champignons et les gardiens de mieux en mieux formés pour oublier qu’ils sont des hommes.
Alors, je suggère aux gens de la haute qui veulent des émotions fortes pour leur tendances sadomasos de réclamer une nouvelle pratique. Pour cela, il faut créer rapidement un nouvel équipement pour couples libertins adeptes du divin marquis.
Un portique avec scanner pour se voir à poil malgré leur dessous en cuir et un coup de taser s’ils ne veulent pas ramper et lécher les bottes de « maîtresse ».
Un taser à la place du fouet ou du martinet ! Vive la modernité !