L’exil de Thierry Meyssan et la liberté de la presse en France
Il faut lire l’interview de Thierry Meyssan sur le site du réseau Voltaire.
Il faut comprendre que cet homme qui n’a fait qu’émettre une opinion sur des évènements graves dont on ne sait pas grand-chose, se retrouve banni de son propre pays et interdit de séjour aux Etats-Unis.
Le délit d’opinion est revenu en lice dans nos démocraties qu’on présente encore comme si pures, si belles….
Pourtant, aucune organisation, aucun syndicat de reporters et journalistes n’a tiqué. Aucun homme politique, aucun député n’a pris position.
Au contraire, on lui a soigneusement accolé une image d’imposteur voire de conspirateur proche de milieux d’extrême droite, histoire de le diaboliser.
Je lis régulièrement ses analyses très documentées sur divers sujets géopolitiques et, même avec quelques réserves, elles sont d’une pertinence qu’on trouve très rarement parmi les bonnes plumes de la presse française commerciale.
Le crime de Thierry Meyssan : avoir remis en cause la version officielle des attentats du 11 septembre 2001. Pas de quoi fouetter un chat au départ sauf si on considère que ces attentats et surtout l’émotion qu’ils ont suscitée ont rassemblé les américains dans un même élan patriotique et leur ont permis d’avaler sans rien dire, l’envoi de 300.000 soldats en Irak et en Afghanistan, une doctrine de guerre préventive, des règlementations liberticides, la légalisation d’une politique fascisante de surveillance, d’enlèvements, d’emprisonnements abusifs et de tortures avec l’appui de nombreux services et gouvernements occidentaux sans oublier une impunité garantie.
Des gens ont proclamé une sorte d’état d’urgence pour mieux asseoir leur domination sur tous les peuples du monde y compris les leurs.
Certains des pays qu’ils listent comme non démocratiques le sont en fait bien plus et ce, à bien des égards.
Les pouvoirs donnés aux policiers, aux officines de renseignement et aux organisations « parapolicières » qui surveillent certains des faits et gestes des opposants sans aucun contrôle, marquent une confiscation des prérogatives du peuple. Ce totalitarisme tiède, cet état intermédiaire entre la démocratie, système déjà imparfait, et le fascisme, favorise les mafias, écrase les minorités. Certes, il autorise les opinions discordantes mais empêche leur propagation par des moyens comme la diabolisation, la désinformation, la criminalisation, le harcèlement judiciaire quand ce n’est pas en étranglant financièrement.
Il reste l'internet comme moyen de diffuser des idées non officielles, non convenables mais, on entend depuis quelques mois des paroles visant à diaboliser les blogs et les organes d'information non agréés par le pouvoir ou ses relais dans les médias et l'opinion. Sans doute une façon de préparer un contrôle resserré prochainement.