L’après Dean à la Martinique
L’après Dean à la Martinique
Parmi les dégâts de l’ouragan Dean sur la Martinique, il en est un méconnu qui rend la vie quotidienne impossible à environ 2000 personnes : c’est la panne générale de presque tous les ascenseurs de l’île. Il est révélateur du climat de morosité qui règne ici. Les martiniquais ont paré très rapidement au plus pressé, se sont retroussés les manches avec beaucoup de détermination et de solidarité et ont vite redonné à l’île un visage respectable. Restait à ce que les actions impliquant des ressources privées lourdes suivent le mouvement. Or, actuellement, le beau mouvement initié par les particuliers et les services publics peine aujourd’hui…
L’ouragan de force 3 est passé sur la Martinique dans la nuit du 16 au 17 août. Il y a eu d’abord une panne d’électricité qui a duré entre 5 et 17 jours suivant les endroits.
EDF a fait preuve de célérité et d’efficacité car les zones urbaines ont retrouvé du courant en quelques jours. Il faut aussi féliciter les services des collectivités locales, les sociétés de téléphonie et de télécommunication, les sociétés des eau pour avoir su être efficaces dans ces domaines essentiels. Attention toutefois, au replâtrage provisoire qui offre une impression de remise en neuf mais cache de gros problèmes à venir : deux orages récemment ont fait sauter des centraux France-Télécom provisoires coupant à nouveau les lignes de centaines de personnes !
Presque tous les ascenseurs sont hors d’usage depuis le 16 août : eau dans les cages, circuits électriques endommagés ou détruits, pièces mécaniques abîmés.
Les devis de réparation sont élevés, de 2000 à 25000 Euros et seule la garantie des sociétés d’assurance permettra aux organismes et aux syndics d’immeuble de faire face à ces dépenses.
A condition que l’île soit classée en état de catastrophe naturelle…
Or, l’arrêté gouvernemental d’état de catastrophe naturelle tarde. Certaines personnes à Paris auraient douté de l’importance des dégâts juste à la seule vue de photos aériennes montrant surtout des cultures ravagées et du mobilier urbain arraché. D’où, selon eux, une catastrophe limitée aux espaces cultivées mais pas aux agglomérations et ainsi, une remise en cause de l’état de catastrophe naturelle à un niveau général. Les élus auraient bataillé ferme pour que les autorités prennent leurs responsabilités. Des paroles encourageantes ont été tenues par les ministres, des engagements pris mais, à ce jour, toujours rien ! Toujours pas d’arrêté ! Une rumeur insistante parcourt l’île comme quoi les sociétés d’assurance freineraient des quatre fers ou traîneraient des pieds tout en encaissant des franchises juteuses avant de procéder à l’étude des dossiers, aux indemnisations et autres prises en charges financières. Comme l’arrêté n’est pas paru, certains assureurs demandent des franchises comme pour des dossiers classiques… Et celui qui est dans l’urgence n’a guère le choix.
Depuis cinq semaines, des centaines de personnes âgées, de personnes handicapées sont coincées dans leurs immeubles, des dizaines d’enfants handicapés se rendent à l’école après un parcours du combattant qui force l’admiration : descendre et monter, chaque jour, 3, 4 5, 6 étages ou plus dans les bras de ses parents ou de voisins, demande un sacré effort. Et si en plus, les ascenseurs de l’établissement scolaire sont en panne eux aussi …
L’outre-mer est bien à la périphérie de la France…