Les politiques et leurs courtisans: charlots et travelots?
Sont-ils à la hauteur des enjeux du siècle?
Depuis la guerre en Irak puis le crack financier, j'en doute.
Les hommes politiques chargés d'organiser le monde, d'administrer leur pays en le faisant prospérer le mieux possible, ne sont pas très intelligents au fond. Car au delà des mensonges se pose crûment désormais, le problème de la compétence.
Quand vous lisez certains télégrammes publiés par Wikileaks, vous vous arrachez les cheveux.
Un conseiller spécial français pour les affaires étrangères qui pense que le chef d'un état important mais hostile, l'Iran, est un nouvel Hitler et le dit à des diplomates américains en tant que position de la France, il y a de quoi pleurer. Après sans doute de nombreux rapports, après sans doute une multitudes de consultations auprès d'experts, la seule conclusion que tire l'équipe de conseillers autour de Nicolas Sarkozy, c'est: L'Iran est dirigé par un nouvel Hitler! Propos de chef diplomate ou propos d'ivrogne de brasserie, je vous laisse juge!
Quand vous voyez le spectacle pitoyable et puéril d'un Jean-François Copé en plein discours du Premier Ministre à l'assemblée nationale. Un Jean-François Copé dépassé par sa propre fatuité, en train de livrer aux caméras de télévision le spectacle de son mépris pour François Fillon. Et le voici qui lit son courrier, et le voilà qui fait mine de s'endormir avant de discuter le bout de gras avec sa voisine, l'oeil plein de dédain dans un sourire hautain adressé à la caméra. La pantomime n'a pas pris tant l'acteur surjouait son rôle, caricaturait son personnage tel un petit con pêteux! D'où ses excuses après!
Copé dissipé pendant le discours de Fillon
Uploaded by lefigaro. - News videos from around the world.
Alors quid de la compétence? Vous savez, l'ensemble de toutes ces qualités qui font de vous le type approprié pour affronter certaines situations.
Pas de chance pour nous, en plus d'avoir un président faible, car une grande gueule cache toujours ainsi sa faiblesse, on s'aperçoit qu'il est entouré de nuls. Et pas seulement les ministres!
Des gens tout juste bons à réfléchir sur la meilleure méthode pour entuber leurs adversaires du jour: la gauche, le PS, les syndicats, vous, moi, le peuple. Ou encore tout juste bons à manipuler l'opinion, à élaborer des plans de communication qui rarement atteignent leur but. La preuve, Sarkozy est à 24% d'opinions favorables!
Normal que le désir de transparence leur fasse peur. A travers ses mémos, Wikileaks démontre que beaucoup de choses supposées jusqu'ici sur certains politiciens sont malheureusement vraies. Et sans doute, quand la presse indépendante et sérieuse soulève des coins de voile sur certaines pratiques, la vérité apparaît comme une braise qui survit tant bien que mal sous la cendre.
Vous vous rendez compte! Même à l'étranger! On en avait eu un aperçu lors de l'ouragan Catrina. Le pays le plus puissant du monde se révélait incapable de secourir une partie de sa propre population touchée par une catastrophe! Ce pays est pourtant capable, du moins le prétend-il, de surveiller tous ceux qui en voudraient à la sécurité des Etats-Unis, mais pour Katrina...
Et la population d'Israël qui s'aperçoit avec horreur que leur pays n'a qu'un nombre très limité de pompiers et d'avions de lutte contre les incendies alors que sa flotte aérienne militaire comprend 800 appareils de plusieurs millions d'euros l'unité!
Mais revenons à la France. Sarkozy n'est pas compétent pour diriger la France. Je dirais qu'en fait, il est à contre-courant de l'histoire de la France et du monde.
La crise, il ne l'a pas vu venir. Rappelez-vous, en 2007, il voulait même nous fourguer le système des sub-primes. Bonjour les dégâts s'il l'avait fait!
La géopolitique du monde est en pleine mutation avec un déclin américain annoncé, et hop, il réintègre la France dans une OTAN qui ne sert à rien!
Quant à la politique économique et sociale, c'est une telle réussite qu'il n'a pas d'autre choix que de la présenter comme ce qui a atténué les effets de la crise sur la France alors que tout le monde sait que, c'est grâce au modèle social français. Un modèle qu'il souhaite remettre en cause d'ailleurs.
Sarkozy, c'est le type qui vient avec un graphique qui annonce des catastrophes mais le présente à l'envers. Malheureusement pour lui, ça ne marche plus!
Et puis, il y a l'extrême droite, la droite nationale comme ils disent. Désolé mais je crains que la compétence soit au niveau des pâquerettes de ce côté là. Vous avez lu la façon dont Marine Le Pen veut plus de transparence comme avec Wikileaks? Elle veut que les fonctionnaires lui envoient des documents sur les dysfonctionnements de l'état et elle se fera leur porte-parole. Avec l'extrème droite, la transparence, c'est à mi-chemin entre les dénonciations à la milice et Jean-Pierre Pernaud.
Mais l'extrème-droite a aussi ses désunions. Au FN, avec le duel Le Pen Gollnish sans oublier les identitaires, une sorte de Ku Klux Klan à la française et les néonazis.
Il y a même une extrème droite juive. Un sacré bordel !
Alors, il faut voter à gauche pour que ça change me direz-vous. Oui la gauche mais pas n'importe laquelle. Pas celle qui se réunit autour de Bernard-Henry Lévy au Café de Flore pour fêter les vingts ans de sa revue "La Règle du jeu". Parmi les invités: Kouchner, Fabius, Jack Lang, Montebourg, Jospin, DSK (excusé), quelques politiciens de droite à la mode (Bruno Lemaire) mais aussi Daniel Cohn-Bendit et François Bayrou, et la crème de la presse marchande française, les patrons accompagnés tous leurs commentateurs et éditorialistes qui peuplent les plateaux des émissions de débats à la télé pour toujours distiller les mêmes raisonnements néocons prémâchés teintés d'un soupçon d'humanisme pour faire de "gôôche".
Cette gauche-là ne changera rien à la politique sarkozienne, elle se contentera d'adoucir les effets du déclin français en faisant des mesurettes sociales et humanistes. Elle est résolument atlantiste, libérale et pro sioniste comme Sarkozy!
Voter à gauche, très à gauche alors, histoire de faire trembler cette élite arrogante et cynique, la faire tomber de son piédestal en la décrédibilisant. Ces gens qui se réunissent dans les salons parisiens que ce soit au Café de Flore ou sous les lambris dorés des palais de la République appartiennent à la même tribu au fond. La tribu des vaniteux et des prétentieux. La crise ne les touche pas dans leur quotidien.
Le choix est très difficile.
De quelque bord qu'ils soient, grâce au net, grâce au courage de quelques-uns, le peuple a vent de leurs frasques. Faussement résigné, le peuple les observe alors qu'ils ont bâti leur succès politique, commercial, médiatique, financier, littéraire sur le peuple. D'observateurs autoproclamés, ils sont devenus aujourd'hui ceux qu'on observe.. Mais pas pour les suivre. De procureurs aux dents longues, ils sont devenus aujourd'hui ceux qu'on accuse. Une tarte à la crème est plus efficace que le meilleur des démaquillants quand ils ne se ridiculisent pas eux-mêmes. Sarkozy voulait aller guerroyer en Irak, le rimel gaulliste coule. Un "Casse-toi, pauvre con!" et la pantomime ne masque plus le mépris. Un Eric Woerth accusé de trafic d'influence, l'arrogance cède le pas au doute.
L'impunité ne durera pas!