Dans ce 21ème siècle agité, les réactionnaires ne veulent pas mourir
Charles Baudelaire écrivait : « C‘est Satan qui tire les fils qui nous remuent. »
En l’occurrence ce qui est vrai pour le commun des mortels, l’est encore plus quand il s’agit du monde, de la société dans laquelle nous vivons. Prenons l’exemple du FN et de l’UMP tout juste capable de proposer l’impensable.
La droite craint tellement pour ses sièges, ses mandats électoraux et sa capacité d’influence qu’elle est prête à vendre son âme au diable. Pauvre droite française qui a le blues…
Comment ces leaders politiques de l’UMP peuvent-ils choisir d’imiter et de reprendre les recettes du parti d’extrême droite ? Un sacré pari sur l’avenir que d’adopter les idées des politiciens les plus conservateurs et réactionnaires.
Rendez-vous compte : en juillet 2010, l’UMP a trouvé le moyen de confondre les manouches bien français et les roms roumains, d’envisager de virer tous ces gens en les raflant, en leur interdisant de vivre, juste parce que des incidents avaient eu lieu dans une petite bourgade.
Des manouches cassent une gendarmerie et on envisage de virer tous les gens du voyage parce ça constituerait une menace, mais quand ce sont des agriculteurs en colère qui mettent à sac une préfecture, la patrie n’est pas en danger !
Le monde change et la droite française s’arque boute sur des valeurs passées, des valeurs de repli sur soi.
L’idée de préférence nationale est murmurée par certains à l’UMP. Préférence nationale pour les aides sociales, pour la recherche d’emploi, de logement. Disons-le franchement ! La préférence nationale, c’est une ségrégation d’état, un apartheid. L’apartheid devenu grande idée nationale pour se sortir de la merde.
Que d’aveuglement chez ces gens-là qui ne voient pas l’évolution de la société française ! Certains le savent mais agitent des clichés histoire de faire de la récup’, puis font marche arrière dans un tohu-bohu ridicule.
Regardez comment Copé s’enfonce dans la bêtise en publiant dans l’Express, « une lettre à un ami musulman ». Une lettre édifiante où le patron de l’UMP, affirme que seul, le bien être des musulmans de France est sa première préoccupation.
L’intégration, ça marche mais elle est en panne, du fait de la pauvreté qui gagne du terrain en France. La mixité fonctionne : le nombre de mariages mixtes augmente.
On voit de plus en plus d’enfants et de petits-enfants d’immigrés dans des situations professionnelles enviables avec un niveau d’instruction élevé et menant une vie tout ce qu’il y a de plus française.
Il suffit de regarder dans son environnement professionnel, on y croise des jeunes chefs d’entreprises, des professions libérales, des cadres, des enseignants, des techniciens issus de la diversité comme on dit.
Retiré de la vie active, le retraité qui vote FN ou UMP, lui, ne voit jamais ces gens. Il ne voit que les images des reportages sur la délinquance dans les cités et les quelques jeunes qui déambulent parfois bruyamment sur les trottoirs près de chez lui. Alors, il se sent vulnérable, le retraité, il se voit déjà future victime d’une agression « comme à la télé » et souhaite des mesures radicales. Une éradication des nuisibles comme on le fait avec les cafards et les punaises dans une maison.
D’autres font la balance entre ce qu’apportent les immigrés et leurs descendance française et ce que ça engendre comme problème. Ils calculent, modélisent à partir de données chiffrées. On est moins dans le fantasme mais quelle hypocrisie !
Mais dans la même logique, bientôt, ce serait le tour des domiens, puis des corses, puis des creusois…
La vérité est qu’une nouvelle France est en train d’émerger au fur et à mesure des générations qui s’éteignent et de celles qui arrivent.
Le petit vieux de 75 ans qui râlait déjà contre les hippies et les punks dans les années 70-80, ne comprend plus cette France qui écoute du rap et du raï, parle un français mâtiné de néologismes, de mots empruntés à l’arabe et au slang, et court se cacher dés lors qu’un policier pointe le bout de son nez.
On tente de faire croire que les acquis de certains français sont devenus des privilèges que menaceraient les nouvelles générations. Ils imaginent ainsi des jeunes à qui on a insufflé le goût de gagner, de dominer, l’attrait de l’argent et un individualisme de patron de start up. Des qualités pour réussir dans les affaires, légales ou non. Les jeunes ont faim de boulot et d’épanouissement. Ils ne sont guère différents des anciens. Peut-être moins serviles, moins dociles, quoique !
C’est donc bien à la jeunesse de France de se faire entendre en refusant ces débats identitaires inutiles qui visent à la déstabiliser, à l’égarer loin de ses préoccupations légitimes, et à lui faire perdre confiance en elle-même. Et si la jeunesse n’a plus confiance en elle-même, c’est la France qui aura perdu son âme. Et il sera trop tard.