Copé en difficulté face à une femme voilée
On aurait dit que Thierry Ardisson l’avait fait exprès. Organiser un débat entre Jean-François Copé et une femme voilée. Mais pas une de ces femmes réputées sous l’emprise de leur mari et qui portent la burqa contraintes et forcées.
Non bien au contraire. Une femme française « de souche » et célibataire qui a choisi l’islam et la burqa par conviction.
Jean-François Copé s’est retrouvé plutôt gêné car à court d’argument. Il a même tenté la comparaison entre porter une burqa et déambuler nu dans les lieux publics ou porter des armes. Argument balayé par Roland Dumas, ancien président du conseil constitutionnel, présent lui aussi. Une façon à peine voilée de dire à Copé qu’une interdiction serait sans doute anticonstitutionnelle.
Comment accroire l’idée qu’interdire la burqa, c’est pour le bien des femmes musulmanes ?
Justement en voilà une, et ce n’est sûrement pas la seule, qui a choisi en toute connaissance de cause !
Même l’argument « sécuritaire » tombait à l’eau puisque, selon la jeune femme, elle a été victime d’opprobre et d’agression assez fréquemment à cause de son voile et qu’elle ne voit aucun inconvénient à montrer son visage pour être identifiée quand c’est nécessaire. Puisque pour l’instant, la burqa est autorisée, la police est-elle prête à protéger la liberté de ces femmes ?
Alors, Copé se lança dans l'émotionnel en disant sa gêne de parler à une femme dont il ne voit pas si elle sourit ou pas et oubliant que, sans doute, il parle beaucoup plus toute la journée à des gens dont il ne voit pas le visage : au téléphone et à la télévision quand il s'adresse aux téléspectateurs!
C’est dans des moments pareils que l’on comprend que les politiciens sont à mille lieux des réalités de la vie de leurs concitoyens. On comprend ainsi qu’on est prêt à sacrifier la liberté de s’habiller de tout un chacun juste parce qu’une partie de l’électorat de Jean-François Copé a peur des islamistes.
On m’a toujours enseigné que la liberté des uns s’arrête là où commence celle d’autrui.
Si le fait de porter une burqa menace la liberté d’une seule personne alors il faut l’interdire et si cela n’est pas démontré, alors il faut laisser faire.
De toutes façons, la partie est déjà jouée. Que Copé le veuille ou non, la burqa ne fera pas l’objet d’une loi mais d’une résolution qui n’a aucune valeur juridique.
Tout ce cinéma juste pour s’assurer les voix de l’extrême droite…