Shoah, génocide, catastrophe : l'essence des mots

Publié le par Milton Dassier

J’ai appris aujourd’hui que le mot « shoah » avait deux sens :
 
-        le crime contre de l’humanité ayant conduit à l’extermination de 6 millions de juifs par le régime nazi et ses complices européens ;
-        Un grand désastre, une grande catastrophe, un cataclysme, un anéantissement
 
Le Figaro nous annonce que près d’un lycéen sur deux ne sait pas ce que veut dire le mot « shoah ». Normal, il se trouve qu’à l’école on parle d’holocauste et de génocide.
Le mot holocauste signifie lui : « sacrifice en l’honneur de Dieu ».
 
Le mot shoah a trouvé sa place en France à l’occasion de la sortie du film éponyme de Jacques Lanzmann en 1985.
 
Et puis, il y a cette déclaration attribuée au ministre de la défense d’Israël promettant une shoah aux gazaouis s’ils continuent de s’opposer à Israël.
 
Beaucoup l’ont compris comme « génocide » ou « extermination » dans la presse internationale. Alors le gouvernement israélien a tenu à rappeler le sens « d’immense catastrophe » du mot shoah en hébreu.
 
Cela veut dire, que les mots n’ont plus le même sens selon le contexte et l’intention exprimée. En France et en occident, on emploie le mot « shoah » pour qualifier le crime contre l’humanité qui a décimé les juifs d’Europe. Barbarie, crime universel absolu, planification de la mort de millions de gens à cause de leur religion ou de leurs liens de sang avec le peuple juif.
 
En Israël, on parle de catastrophe, de désastre, d’anéantissement mais pas forcément dans le sens de crime.
 
Pourtant, le ministre de la défense d’Israël a forcément l’habitude des déclarations publiques et des commentaires qu’elles peuvent susciter. Alors, la shoah comme génocide contre l’humanité, seulement réservée aux européens ?
 
Si la bonne traduction est bien « grande catastrophe », peut-être les israéliens l’utilisent-ils pour qualifier d’autres génocides, d’autres anéantissements, d’autres massacres, d’autres catastrophes humanitaires : génocide arménien, déportation des esclaves, génocide ruandais, génocide cambodgien, génocides africains lors de la colonisation, attentats du 11 septembre, génocide de Srebeniça ?
 
Je retiens que même les israéliens n’ont pas inventé un terme spécifique pour dénommer le crime contre l’humanité le plus abominable de tous les temps mais qu’en Europe, on a tenu à le faire.
 
Besoin d’une sacralisation déculpabilisatrice ?

Publié dans société

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Z
Pour répondre à la phrase de l'article : "Je retiens que même les israéliens n’ont pas inventé un terme spécifique pour dénommer le crime contre l’humanité le plus abominable de tous les temps". Ah, oui, et la traite des noirs, l'esclavagisme, c'est du pipi de chat ?
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S
Le poids des mots associé au choc des images font une bonne recette pour le lavage de cerveaux.<br /> <br /> Lavage entrepris de plus en plus tôt.<br /> <br /> Mais arrivera le moment où, nous, nous ne l'aurons plus le choix...
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