Assommons les pauvres, pour le bien du pays !

Assommons les  pauvres, pour le bien du pays !

Affreux ce qui se passe avec les mal logés en France.

Comment un pays riche et moderne comme celui-ci peut-il laisser tomber une part importante de sa population qui n’arrive pas à se loger décemment ?

Le cri du cœur de Josiane Balasko ce week-end, ce jeu du chat et de la souris avec les CRS pour que les mal logés de la rue de la banque ne puissent plus accéder à la rue de la banque où ils « campent » depuis des semaines en plein Paris, en arriver là est indigne d’un pays comme le notre.

Responsables et coupables depuis 25 ans

Ben oui. Ce sont les mêmes qui se relaient au pouvoir depuis deux décennies. Par exemple, Sarkozy était déjà ministre du gouvernement Balladur en 1995 et jeune membre du cabinet de Charles Pasqua en 1986...
On sent bien que la droite se pince le nez et se bouche les oreilles à propos des mal logés. Après tout, les plus visibles de ces indigents ne votent pas et sont souvent d’origine immigrée. Leur combat spectaculaire ne mobilise pas d’autres mal logés plus discrets et sans doute apeurés de perdre le peu qu’ils ont. La pauvreté n'incite pas à se montrer.

Et la gauche parlementaire qui regarde ailleurs et se fend de communiqués « regrettant » la situation. Cette gauche qui se demande ce qu’elle doit faire entre devenir un parti démocrate à l’américaine et réinventer un socialisme qui ne renierait pas ses fondamentaux sur les luttes sociales.

Vingt ans de politique de la ville n’ont rien changé, c’est la cour des comptes qui le dit. On a juste acheté la paix des quartiers de la même façon qu’on calme la douleur au lieu de s’attaquer à la maladie et ce qui l’a causée.

Une préférence nationale masquée

En fait, je crois que l’élite française, les oligarques qui nous gouvernent ont fait le raisonnement suivant : s’il y a tant de problèmes de logement, de sécurité, de quartiers au bord de la misère, de ZEP, d’incivilités, de chômage, de pauvreté, de précarité,  c’est parce que la politique de regroupement familial des immigrés a entraîné l’arrivée de gens qu’on ne souhaitait pas accueillir au fond. Voilà pourquoi, on a créé un ministère de l’immigration avec un volet identité nationale, voilà pourquoi on fait une loi par an sur l’immigration, voilà pourquoi aucun effort sur le logement social n’est prévu, voilà pourquoi les immigrés et leurs familles sont stigmatisés, voilà pourquoi on renforce la police, voilà pourquoi le président préfère se précipiter au chevet des pêcheurs quand ils se mettent en colère et ne rend pas visite aux familles des travailleurs qui dorment dans la rue, dans leur voiture ou dans des hôtels sordides.

C’est exactement comme si vous invitiez des gens à une grande fête chez vous dans une belle propriété, vos invités arrivent avec leurs femmes et leurs enfants, belles toilettes et coupes dernier cri, certains sont vos proches, vos amis, vos parents, vos collègues, d'autres sont de vagues connaissances. Votre fête est très réussie, l’ambiance est bonne, décontractée, bon enfant, mais vous aviez mal calculé, ça fait vraiment beaucoup de monde; on va manquer. Vous aimeriez bien qu’ils ne s’incrustent pas trop longtemps alors au bout d’un moment, vous vous montrez moins aimable, moins accueillant, moins bienveillant. Votre agacement vous conduit même à faire venir des vigiles pour qu’ils foutent dehors ceux que vous connaissez le moins ou les moins importants à vos yeux dés lors qu’ils feraient un pet de travers. Et si d’autres invités s’inquiètent, vous leur répondez que ce sont des resquilleurs, qu’il y en a marre de ces gens qui font les pique-assiettes, qu’il y a parfois même des pickpockets parmi eux et que c’est tellement meilleur de vivre entre gens du même monde .

Oui mais qu’est-ce qu’on se fait chier !

Nos politiciens de droite et de gauche sont bien comme ces entrepreneurs de bonheur public chers à Baudelaire, ces prétentieux qui maîtrisent l’art de rendre les peuples heureux, sages et riches en

vingt-quatre heures, ceux qui conseillent à tous les pauvres de se faire esclaves et ceux qui les persuadent que ce sont tous des rois détrônés.