L'Espagne propose de financer l'éducation des 103 enfants tchadiens
L'Espagne propose de financer l'éducation des 103 enfants tchadiens
Comme j'aimerais être espagnol ce matin!
Les corridas, le flamenco, Picasso, Federico Garcia Lorca, un gazpacho au bord de la Méditerranée, la sieste dans la torpeur d'une chaude après-midi.... Laissons-là ces clichés pour agences de voyage ou pages culturelles d'un magazine marchand et concentrons-nous sur une dépêche qui n'a pas été vraiment reprise par notre presse hexagonale.
Le ministre espagnol des Affaires étrangères Miguel Angel Moratinos a remercié vendredi le président tchadien Idriss Déby pour la libération de trois Espagnols inculpés au Tchad dans l’affaire de l’Arche de Zoé.
Il a aussi proposé que son pays finance l’éducation des 103 enfants que l’association voulait transporter en France et rappelé que le trafic d'enfants est absolument inacceptable.
Voici ce qu'en dit le journal "El periodico". Voir la façon dont le ministre espagnol des affaires étrangères qualifie l'affaire sans détour de trafic d'enfants.
El Gobierno español ha ofrecido "un programa educativo cara al futuro" para los 103 niños en el marco de la cooperación española que ya existe con este país africano, "necesitado de ayuda oficial al desarrollo". Moratinos ha reiterado que "el tráfico de niños es algo absolutamente inaceptable" y que "hay que trabajar en países del Africa subsahariana y dar respuestas humanitarias a cuestiones y urgencias".
L'Espagne, qui n'a été qu'un protagoniste involontaire de cette affaire d'enlèvement "humanitaire" de vrais-faux enfants tchadiens, fait un geste humanitaire authentique envers les enfants, leur famille et le peuple tchadien. Une volonté simple pleine de générosité et qui la grandit.
La France de Sarkozy verrait ça comme une repentance, une auto-flagellation, un méa culpa, un aveu. Pourtant, dans un élan de compassion envers ces enfants, ces victimes qui n'avaient rien demandé, un beau geste ça n'aurait pas fait de mal, montrant une vraie volonté de soutenir le peuple tchadien dans son désarroi et sa colère.
Il ne faut pas trop en attendre de cette France qui, à l'image de son président, cherche dans l'arrogance, l'illusion de la force et de la grandeur et se voit si haute qu'elle risque de trébucher à tout moment.