Les missions secrètes d'OSS118 : Coquillages et alizés sur l'Elysée

Publié le par Milton Dassier

oss118.JPGEn exclusivité mondiale, une fois de plus, Hubert Vomisseur de la Baffe alias OSS118 nous fait part ici, de son entrevue avec le président de la république. Il lui a présenté un projet très audacieux pour une politique étrangère  visant à redonner à la France l'influence et la place qu'elle mérite. 



Le président est en pleine forme et ne nous lâche plus, nous, ses plus proches collaborateurs. Tout dernièrement,  il m’a convoqué afin que je lui remette mes propositions innovantes pour sa politique étrangère secrète qu’il veut présenter comme une rupture qui fera avancer le pays.
 
Je dois dire qu’avec l’affaire Bétancourt, nous avions été jusqu’à nos limites. Vous vous rappelez, j’étais sur la piste Chavez en compagnie d’une journaliste vénézuelienne d’opposition jusqu’à ce qu’elle fasse tout capoter pour nous ! Heureusement, notre président bien-aimé est tenace et s’accroche aux basques de Chavez !
 
Bon, là, j’ai été rappelé à Paris et j’ai présenté mes propositions. Je me sentais fébrile et j’avais un trac de petit rat montant pour la première fois sur les planches de l’opéra de Paris. C’est que présenter des idées innovantes pour ce phare de la pensée multiple qu’est notre président, c’est quelque chose !
 
 
Les corsaires du président
 
J’allai droit au but.
 
- Président, j’ai longuement réfléchi à une série d’opérations secrètes que j’ai intitulée :
  Le Projet « Bal Masqué  ».  Je crois qu’il faut renouer avec la tradition bien française des corsaires. 

- Pourquoi ? Quelles sont tes raisons?

- Parce que nous sommes trop dépendants sur le plan énergétique malgré l’énergie que vous insufflez avec grand courage à la France à chacune de vos apparitions, Mr Le Président. 

Les corsaires avait un mandat de contrôle des routes maritimes et pouvaient le cas échéant, en toute discrétion, faire main basse sur certains navires voire des territoires. Je propose que nous créions et armions une flotte de corsaires avec tous les moyens modernes. Cette flotte n’aura aucun pavillon mais détournera pour nous des supertankers et des navires de commerce appartenant à des armateurs ennemis ce qui les affaiblira, les obligera à de coûteuses dépenses de sécurité surtout en matériel et logistique qu’ils nous achèteront . Votre ami, Arnaud lagardère en serait ravi n'est-ce pas?
 
Nous pourrions également demander à ces états-armateurs une contribution pour leur protection et, en cas de non paiement, nous  déclencherions des guerres de représailles pour nous assurer, à terme, le contrôle d’une partie non négligeable du monde. Pour que la France ne puisse pas être identifiable, nos corsaires seraient tous des fils d’immigrés maghrébins et africains. Vous appliqueriez ainsi votre grande et noble idée de discrimination positive.

J’ai eu vent du projet de Rachida Dati d’ouvrir des bagnes euh... des centrales de rééducation par le travail pour certains délinquants violents récidivistes. A certains, on offrirait le choix entre une carrière de "corsaire du président" ou de travailleur forcé.. 
 Vous voyez donc l’intérêt pour nos cités sensibles de banlieues : baisse du chômage, baisse de la délinquance, éloignement gagnant-gagnant des individus les plus violents.
Et si des journalistes se montraient trop curieux, nous nierions avoir une quelconque relation avec ces « corsaires »…
 
-         Oui comme dans « Mission Impossible » avec mon grand ami Tom Cruise
 
-         Exactement, mon vénéré président. Au préalable, nous ferions une liste des pays « ennemis » en les accusant d’être les vecteurs du mal en s’adonnant à des actes de terrorisme islamiste et c’est vers eux que se dirigeraient les efforts de nos corsaires.
 

cecilia.jpgPrincesses de contes de fées


C’est à ce moment-là que Cécilia, notre first lady, fit son entrée. La première dame de France était belle comme un trésor :  ensemble saharienne sur pantalon en gabardine écru Dior 1254 €, un foulard en soie Hermès bleu nuit à motifs blancs noué au tour de son cou délicat façon sandiniste 114 €, chaussures en cuir de vachette Margiela Ligne A, 197 €.. Visiblement, elle espérait encore en la libération prochaine d'Ingrid Bétancourt...
 
Elle était accompagnée de Rachida Dati : pantalon noir en gabardine de laine Azzaro 669 €, chemise de smoking blanche en popeline de coton Armani 300 €, spencer en drap de laine noire J. Watanabe 445 €, escarpins en croco Gucci 1187 €, avec laquelle elle revenait de déjeuner à proximité du ministère de la justice : Gaspacho express aux deux vinaigres 54 €, Filet de Rouget et Noix de Saint-Jacques au thym frais sur purée d'aubergines aux olives noires 86 €, Glace canelle-gingembre 24 €.

Elles en avaient profité pour admirer la nouvelle collection de montres dans le magasin Cartier juste en face. Un futur cadeau pour le président ? En tous cas, il serait moins voyant que sa Rolex en or qu’il ne quittait jamais.
 
-         Ah Hubert vous êtes là, ça me fait plaisir de vous revoir. Je disais justement à Nicolas, hier soir, que vous vous faisiez trop rare.
-         Chère Cécilia, je suis en mission pour la France et c’est une occupation à plein temps, votre mari le sait bien.
-         Oh ça oui, vous savez, même en vacances, il trouve le moyen de se mêler de tout dés lors qu’il s’agit de sa politique


 Le président prit la parole : "Cécilia, j’étais en train de parler avec Hubert de nos projets secrets de politique étrangère et je… »

Elle l'interrompit:

-         Je ne suis qu’une épouse et une mère, seul m’intéresse le sort des mères et des enfants du monde désormais !
-         Mais ma chérie, tu connais ma ligne de conduite, je l’ai dit solennellement dans mon fameux discours après la victoire, tu avais adoré ce discours, j’avais dit : « Je veux lancer un appel à tous ceux qui dans le monde croient aux valeurs de tolérance, de liberté, de démocratie et d'humanisme, à tous ceux qui sont persécutés par les tyrannies et par les dictatures, à tous les enfants et à toutes les femmes martyrisés dans le monde pour leur dire que la France sera à leurs côtés, qu'ils peuvent compter sur elle. »  
-         Oui c’est vrai, quand tu parles comme ça tu es irrésistible,… dit Cécilia le visage légèrement rougi autour de ses yeux de braise.
 
Troublé, notre guide de la rupture tranquille renchérit :
 
-         D’ailleurs, Rachida te le confirmera, quand je l’ai nommée ministre des prisons euh de la justice, elle a eu le sentiment qu’elle vivait un conte de fées. Rachida c’est notre cendrillon à la française. Quand tu vois de quel ruisseau nous l’avons tiré !
 
Une larme perla à l’œil gauche de Rachida Dati qui esquissa un sourire où, tous, nous pouvions lire sa gratitude.
 
Le président déclara alors en regardant Cécilia droit dans les yeux : « Ce que je veux est simple. C’est quoi ? Je veux que chaque français puisse vivre une fois dans sa vie un conte de fées tel que le vit Rachida. »
 
Puis se tournant vers moi, il ajouta à voix basse : « Du moins, c’est ce que je dois réussir à faire croire aux français.»
 

Publié dans Missions d'OSS118

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M
Chers amis,<br /> Même en caricature il faut remarquer cette tendance de Sarkozy à se croire une sorte de prince avec une main de velours dans un gant de fer... Le peuple ne se laissera pas endormir longtemps par le conteur..
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D
Elle mange des glaces au gingembre ? Bougresse de Cécilia, voilà une sacrée matelotte !
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A
Milton,coucou !<br /> <br /> Un seul mot: excellentissime.<br /> <br /> @+
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M
Excellente prose Milton. Espérons que les 53% comprendront aussi le sens de ton message.
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